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Manque d'investissements, peu d'infrastructures... l'esport, une industrie en précarité en France

Dans les arènes surchauffées de Séoul, où les clameurs du public font trembler les gradins, les joueurs de League of Legends s'affrontent sous les projecteurs. Des millions de spectateurs, rivés sur leurs écrans, suivent avec passion ces compétitions d'une intensité rarement égalée. En France, l'esport suscite également un engouement grandissant. Pourtant, si l'Hexagone compte sa part de talents et de passionnés, il reste à la traîne par rapport aux géants asiatiques et américains.

Un géant endormi

Pendant que la Corée du Sud et les États-Unis investissent massivement dans des infrastructures dédiées, organisent des événements d'envergure mondiale et forment de véritables stars du jeu vidéo, la France semble somnoler. Les compétitions françaises, bien que de qualité, peinent à sortir de leur niche et à attirer un public aussi large. Les salles, souvent plus modestes, ne peuvent rivaliser avec les stades géants des pays leaders.

"L'esport est une niche sous perfusion des investisseurs et des sponsors. Les modèles économiques aujourd'hui, notamment pour les équipes professionnelles, sont instables, analyse Boris Bergerot, le patron de Stakrn. En France, ce sont les collectivités (Métropole, Département, Région voire Ville) qui accueillent des événements et supportent des équipes associatives. Mais ce n'est quasi rien."

Karmine Corp., une lueur d'espoir

Il existe pourtant des exceptions. La Karmine Corp. a réussi à se faire une place de choix sur la scène internationale. Ses joueurs ont propulsé l'esport français sur le devant de la scène. Leur succès fulgurant a mis en lumière le potentiel de cette discipline en France.

"La Karmine Corp. est un super signal pour le reste du pays. Ils louent un stade qui leur permet de recevoir des compétitions mais aussi leurs fans. Ils créent des rencontres, du merchandising. Et finalement, ça permet aussi à Grand Paris Sud, qui a retapé cette Arena, de l'utiliser” indique Boris Bergerot.

Les freins à un développement plus rapide

Si l'esport français dispose de talents indéniables, il se heurte à de nombreux obstacles. Le manque d'investissements est l'un des principaux freins. Les entreprises hésitent encore à s'engager dans ce secteur perçu comme risqué. Les collectivités territoriales, bien qu'elles soutiennent de plus en plus d'initiatives locales, ne disposent pas toujours des moyens nécessaires pour développer des infrastructures de grande envergure.

Un avenir prometteur ?

Pour que l'esport français s'impose massivement, il faudra lever plusieurs défis. Le premier est d’attirer les investisseurs privés pour permettre le développement de clubs esports compétitifs en Europe et dans le monde. Pour cela, il faudra aussi construire des infrastructures dédiés, permettant à ces clubs d’accueillir des rencontres et donc d’obtenir des revenus de billetterie.

L’un des enjeux également sera d’augmenter l’audience des compétitions et des équipes et de pouvoir régulièrement toucher un public moins habitué à LoL, Rocket League ou Counter Strike.

Enfin, il faudra surtout que l’écosystème de l’esport devienne viable et ne s’appuie pas indéfiniment sur les apports importants de pays (comme l’Arabie Saoudite), de collectivités territoriales ou d’investisseurs-mécènes.

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3 millions.

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